Obligation du port du masque à l’extérieur : tout savoir
Depuis le 31 juillet 2020, les préfets sont autorisés à imposer le port du masque en extérieur. D’ores et déjà, de nombreuses communes ont adopté cette mesure, l’appliquant sur leur territoire de manière plus ou moins partielle. Elle est est destinée à enrayer la recrudescence de l’épidémie, même si la communauté scientifique ne s’accorde pas sur son utilité.
Où le masque est-il obligatoire en extérieur?
D’une manière générale, le port du masque est rendu obligatoire dans les secteurs très fréquentés. C’est le cas de plusieurs stations balnéaires qui, en cette période de vacances, attirent de très nombreux touristes.
C’est ainsi que Bayonne, Saint-Tropez, Cabourg ou encore le Grau-du-Roi ont décidé de franchir le pas. Tout comme certaines grandes villes, comme Paris, Lille ou encore Toulouse.
Dans certains cas, la décision de rendre le port du masque obligatoire en extérieur ne s’explique pas par la fréquentation, mais par une hausse subite du taux de propagation du virus. C’est ce qui a incité de nombreuses communes de Mayenne à adopter cette mesure. L’obligation du port du masque ne concerne pas l’ensemble du territoire communal, mais seulement certains secteurs, qui drainent davantage de promeneurs.
Il s’agit souvent des zones touristiques, qui incluent notamment les centres piétonniers, les parcs, jardins et les marchés de plein air.
Que risquent les contrevenants?
L’obligation très localisée du port du masque en rend le respect plus difficile. Il suffit parfois de traverser une rue pour se retrouver dans un secteur concerné par la mesure.
En principe, des panneaux très visibles, placés à l’entrée des zones en question, avertissent les passants de l’obligation de porter un masque. Parfois, des barrières métalliques circonscrivent les rues ou les portions de quartier où le port du masque s’impose.
En général, les forces de l’ordre reçoivent pour consigne de montrer une certaine tolérance dans les premiers temps d’application de la mesure. Elles sont amenées à tenir compte du contexte particulier des vacances, de la chaleur et de la difficulté à respecter une mesure au champ d’application si fragmenté.
Ceci étant, le port du masque en extérieur étant obligatoire, les contrevenants s’exposent au paiement d’une contravention de 135 euros. Elle est exigée quand les autorités considèrent que la mesure, en vigueur depuis un certain temps, ne peut plus être ignorée. De même, les récidivistes auront plus de mal à échapper à cette amende.
Le port du masque en extérieur est-il efficace?
Les scientifiques sont très partagés sur cette question. En l’état actuel des connaissances sur le virus, qui évoluent d’ailleurs très vite, il est impossible de dire avec certitude si le port du masque en extérieur limite ou non la diffusion du virus.
Certains scientifiques considèrent que le masque protège ses utilisateurs quand ils fréquentent des lieux extérieurs très fréquentés, là où le respect de la distanciation sociale est impossible.
Pour ces médecins, l’utilité du masque en extérieur ne fait donc pas de doute, surtout en cas de rassemblement statique. C’est ainsi que des personnes faisant la queue dans un marché ou à l’entrée d’un musée se prémuniraient ainsi contre une éventuelle présence du virus dans l’air, mais aussi contre une attitude imprudente de la part d’autres personnes.
Ces scientifiques se fondent parfois sur le fait que le virus est émis, sous forme de micro-gouttelettes, par une personne qui tousse, éternue ou même respire.
Lutter contre une (probable) transmission aérienne
D’autres études quant à elles, moins nombreuses mais de plus en plus prises au sérieux, tendent à prouver que le virus éjecté pourrait rester en suspension dans l’air durant des heures. Et ce d’autant plus en cette période estivale, où le vent est souvent moins fort. Les gouttelettes propulsées à l’extérieur par une personne malade ne seraient donc plus les seules sources de contamination.
L’Organisation Mondiale de la Santé elle-même reconnaît la possibilité d’une contamination par voie aérienne. Les tenants du port du masque en extérieur notent également que les personnes qui en portent ont moins tendance à porter leurs mains au visage. Enfin, ils rappellent que cette mesure n’est efficace que dans le respect global des autres gestes de prévention, les fameux gestes barrières.
Cependant, certains scientifiques sont plus réservés à l’égard de cette mesure. Ils insistent d’abord sur le fait que la propagation du virus par aérosol, c’est-à-dire par le biais de très fines gouttelettes restant en suspension dans l’air, n’est pas prouvée avec certitude. Pas plus d’ailleurs que le caractère infectant de ces micro-gouttelettes. Ils craignent également que cette décision ne soit contre-productive. En effet, il n’est pas certain que cette obligation du port du masque en extérieur soit toujours bien comprise.
Dans une période de vacances marquée par de fortes chaleurs, cette contrainte peut même provoquer une sentiment d’incompréhension et une réaction de rejet. C’est pourquoi ces scientifiques continuent de privilégier le port du masque dans les lieux clos, surtout quand ils sont mal ventilés, et le respect de l’ensemble des gestes barrières.